Un café simple comme…Zoé

Café, bar, restaurant, salle de concert, le café Zoé, à Bombay c’est un peu tout cela : « On n’a rien inventé, on a voulu faire un endroit qui nous ressemble ». Jérémie Horowitz, l’un des fondateurs, qui vit en Inde depuis 8 ans et demi, d’abord expatrié et aujourd’hui entrepreneur, raconte ce qui se cache derrière le café Zoé.

 

Des partenaires complémentaires

Jérémie, l'un des fondateurs du Café Zoé

Jérémie, l’un des fondateurs du Café Zoé

J’avais une idée en tête, mais impossible de trouver l’endroit idéal. Ce n’est qu’au moment où je me préparais à quitter l’Inde, après quelques années d’expatriation, que j’ai trouvé un emplacement génial. J’ai rappelé une amie qui était prête à se lancer. Elle a adoré l’espace. On a fait le business plan, on est tombé d’accord sur tout…

 

Comme nous n’avions aucune expérience de la restauration, nous avons cherché un chef cuisinier qui soit aussi consultant pour dessiner la cuisine, commander les équipements… Finalement, il est devenu notre troisième partenaire.

 

On s’entend et on se complète parfaitement. Ma partenaire, très organisée, a tout de suite pris en main l’administratif. Moi, je suis plus du côté du bar, réseaux sociaux, musique et programmation…

 

Blinder le business plan pour palier le manque d’expérience

Nous avions beaucoup d’expérience en tant que clients, mais aucune dans la restauration. Or malgré cela, il fallait montrer aux investisseurs qu’on savait de quoi on parlait : on devait avoir réponse à tout. C’était d’autant plus évident que nous étions, avec mes parents, les premiers investisseurs du Café Zoé. Je m’étais déjà posé toutes les questions possibles et imaginables. Nous avons donc établi un business plan très détaillé. Nos meetings avec les investisseurs potentiels duraient généralement entre 4 et 5 heures.

 

Aujourd’hui, nos investisseurs sont majoritairement des Indiens. Ici, ce n’est pas compliqué de trouver des gens prêts à investir, mais les conditions sont plus difficiles qu’en Europe. Les banques proposent des prêts avec des taux d’intérêts à 7-8 %. Du coup, pour les investisseurs, le minimum, c’est un retour sur investissement de 20-25 %.

 

C’est pourquoi on s’est fait plaisir en choisissant les investisseurs avec lesquels nous nous sommes engagés. C’est friends, family & funds.

 

Simple comme Zoé

2014-11-27 13.05.05C’est le genre d’endroit qui manquait à Bombay, qui me correspond à moi et à mes partenaires. C’est le seul restaurant ouvert non stop 7h30 à 1h30, tous les jours. C’est un espace qui évolue dans la journée, qui est fonctionnel. À part le bar et la scène, tout peut bouger.

Pour beaucoup de nos clients, et pour nous aussi, c’est comme une maison. D’ailleurs, au début, il nous est arrivé de dormir ici.

La lumière naturelle rentre dans le restaurant toute la journée, ça donne une ambiance. Les gens se mettent sur une table, le wifi est gratuit. Ils peuvent travailler toute la journée si besoin sans être obligés de consommer. Ils viennent pour prendre un café, pour déjeuner ou dîner entre amis ou juste prendre un verre. C’est aussi ce qu’on voulait : que les gens se sentent libres.

Les vendredis et samedis soirs, il y a des soirées avec DJ ou musique en live. En semaine, la moyenne est de 300 couverts par jour, et le week-end, ça peut aller jusqu’à 800 couverts. Nous avons décidé de miser sur le volume plutôt que sur les marges. Cela nous permet d’être moins chers et les gens reviennent sans se poser de question.

 

 Une cuisine strictement occidentale

Nous ne servons que des plats occidentaux. Notre chef cuisinier a été formé en Suisse : spaghetti bolognaises, poulet rôti au thym – sans tikka ! Il n’y a pas du tout d’épices indiennes. Si nous faisions une cuisine trop pointue, les gens viendraient une fois par curiosité. Ils ne reviendraient pas plusieurs fois par semaine.

 

Rien n’est préparé à l’avance. Tout est fait sur place, chaque jour. Pour cela aussi, miser sur le volume nous permet de maintenir la qualité.

 

Auparavant, la cuisine du restaurant travaillait 24/24 et 7/7. Les pâtissiers et les boulangers venaient travailler la nuit. Huit mois après l’ouverture, notre four accusait déjà 3 ans d’ancienneté à force de tourner 24h sur 24. Nous avons donc ouvert une cuisine supplémentaire, en dehors du restaurant, qui nous permet de faire des livraisons, de réaliser les pâtisseries et la boulangerie. Elle nous permettra également d’avoir une plus petite cuisine dans notre prochain restaurant, et d’autant plus d’espace pour les clients.

 

 

Qui vient au café Zoé ?

Nos clients ont tous les âges : beaucoup de trentenaires viennent avec leurs parents, leurs grands-parents, leurs amis. Mais nous voyons aussi des étudiants, des hommes d’affaires indiens, des acteurs, des musiciens… Leur point commun, c’est qu’ils ont voyagé ou, du moins, ont été exposés à la culture européenne, américaine, australienne… D’ailleurs, ce qui se vend le plus ici, c’est le burger. Et ceux qui ne connaissent pas la cuisine occidentale, un peu déroutés, ont tendance à rajouter plein de Tabasco.

 

2014-11-27 13.05.12À Bombay, on trouve peu de restaurants où les propriétaires sont toujours là. Au Café Zoé, les clients nous connaissent. Nous avons mis des photos des travaux. C’est amusant de voir des clients amener des amis pour la première fois, leur montrer les photos et expliquer le lieu. C’est la preuve que les gens se sentent bien ici, qu’ils ont pris possession du restaurant…

 

Des challenges au quotidien

Bien sûr, tout n’est pas facile : obtenir des licences est compliqué, mais nous avons un associé à mi-temps qui s’en charge.

Autre défi, le staff : ici, les serveurs ont du mal à comprendre ce que veulent les gens, ils ne connaissent pas les plats qu’on sert. On organise régulièrement des formations, on interroge les serveurs sur le menu, le restaurant. Les nouveaux employés passent d’abord du temps en cuisine, puis à apporter les plats pour se familiariser avec ceux-ci. Il n’y a pas trop de turn over : le restaurant marche bien, les serveurs reçoivent pas mal de pourboires et il y a une bonne ambiance.

De toute façon, l’un de nous trois est toujours présent et intervient quand il voit que quelque chose qui ne va pas.

 

D’autres cafés Zoé à venir ?

Depuis 2 ans et demi, nous cherchons de nouveaux espaces à Bombay. Mais, Café Zoé, c’est notre bébé. On ne cherche pas à le dupliquer. Le prochain sera différent, même si nous croyons toujours beaucoup plus au volume qu’à la marge. C’est le seul truc qui marche à long terme. Nous ne voulons pas que les gens calculent ce qu’ils vont dépenser avant de venir au restaurant, on veut que ce soit simple.

 

Quels conseils pour les entrepreneurs ?

  • Il faut un bon chef comptable (chief accountant). Les règles changent souvent, la taxation aussi. C’est important de travailler avec quelqu’un en qui on a confiance, qu’on puisse aller voir si on est pas sûr de quelque chose et qui trouve la bonne réponse. C’est le cas partout, mais c’est encore plus vrai en Inde
  • Avoir de la patience, beaucoup de patience.

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Voyage et business : la success story de Shanti Travel

L’Inde fascine : 5 à 6 millions de touristes font le voyage chaque année. Sur ce marché de plus en plus concurrentiel, Shanti Travel propose, depuis 10 ans des voyages uniques. Signe distinctif : créée par un Français, l’agence travaille … depuis Delhi.

La fascination des sommets

À l’origine de Shanti Travel, rien de moins que l’Himalaya ! « Mes parents, raconte le fondateur Alex Le Beuan, étaient des fous d’alpinisme. Ils revenaient de l’Himalaya avec des photos de sommets, de sherpas, de porteurs qui, enfant, me faisaient rêver… » Et puis, il y a la littérature, des auteurs comme Alexandra David-Neel, qui alimentent son désir d’altitude…

Son bac en poche, Alex s’envole pour l’Inde et le Népal, où il passe un an à voyager et à donner des cours. De retour en France, il s’inscrit à l’Inalco en hindi, népali et tibétain. Cela lui permet de consacrer huit à neuf mois par an à l’accompagnement de groupes au Népal – il ne revient en France que pour potasser ses examens. Il obtient ainsi sa maîtrise, ainsi qu’un diplôme d’accompagnateur en montagne, qu’il passe dans le Briançonnais.

Alex Le Beuan, fondateur de Shanti Travel

Alex Le Beuan, fondateur de Shanti Travel

Il peut se vouer à sa passion du voyage, devenue son métier : accompagnateur de groupes de voyageurs en Asie, mais aussi au Sahara (Lybie, Algérie…) pour le compte d’un voyagiste. Nommé chef de produit trekking Asie, il rencontre les prestataires locaux et teste les offres avant de les commercialiser.

Shanti Travel, l’aventure de l’entrepreneuriat

La trentaine approchant, Alex tente une nouvelle aventure, Shanti Travel, créée il y a exactement 10 ans, et dont le nom, en hindi, évoque la paix, le calme, la sérénité.

Plutôt que de vendre des voyages depuis le pays émetteur, la France en l’occurrence, où les agences dépendent de prestataires locaux pour organiser les itinéraires, ce qui se répercute sur les coûts et empêche la maîtrise totale des prestations sur place, Shanti Travel vend des voyages depuis le pays récepteur, l’Inde.

les bureaux de Shanti Travel à Delhi

les bureaux de Shanti Travel à Delhi

L’agence emploie aujourd’hui 90 personnes (30 % de Français et 70 % d’Indiens). Si une cinquantaine de personnes travaillent à Delhi, les autres sont répartis dans les différents bureaux (au Ladakh et à Pondichéry) et dans d’autres pays : Indonésie, Sri Lanka, Népal, Maldives, Tibet et Bhoutan. Et le fondateur transmet son goût du terrain, son souci de l’expertise à tous ses collaborateurs : pas un jour ne passe sans que plusieurs d’entre eux partent en mission sur le terrain.

Une agence conçue pour et grâce au Net

Sans Internet, Shanti Travel n’aurait jamais vu le jour. La dématérialisation des moyens de communication permet à l’agence d’être présente directement sur le terrain, et d’avoir des tarifs inférieur d’environ 30 % aux agences de voyages traditionnelles.

C’est aussi le web qui a permis à l’agence de se faire connaître, au départ grâce au référencement des moteurs de recherche, et aux Google Ads. Depuis quelques années, Shanti Travel exploite à fond les réseaux sociaux, tels que Facebook ou Instagram.

Les retombées presse, les guides comme le Routard ont également eu un rôle, ainsi que le bouche à oreille, appuyés par un solide fonds de contacts et des newsletters régulières.

Des voyages sur-mesure

Chaque client de Shanti Travel a un interlocuteur unique, qui s’occupe de son voyage de A à Z – ce qui permet d’éviter les malentendus entre voyagistes d’un pays à l’autre, comme c’est souvent le cas entre agences françaises et indiennes.

2014-11-19 08.13.59Le même conseiller suit le voyageur depuis le premier email de prise de contact jusqu’à la fin de son séjour. Grâce à ce mode de fonctionnement, « il se crée une alchimie entre les prestataires de Shanti et les clients, quelque chose qui va… au-delà du boulot », reconnaît Alex Le Beuan.

D’habitude, le premier contact se fait par mail. « Lorsqu’un client nous écrit, Shanti demande tout de suite un rendez-vous téléphonique de 10 à 20 minutes, afin d’identifier le type de voyage qu’il souhaite, de cerner ses désirs, et tous les aspects pratiques (combien de personnes, voyage en famille, en amoureux ou entre amis…). Surtout, le conseiller de Shanti demande au voyageur de lui raconter son ou ses derniers voyages et de lui dire ce qui lui a plu ou déplu, ce qui s’est bien ou mal passé, ce qu’il aime ou n’aime pas… L’objectif est d’établir une relation sincère. L’étape suivante consiste à définir le niveau de confort, le rythme, les principaux aspects du voyage, qui permettent à Shanti d’établir un programme, que le client approuve ou amende. Et quelques allers-retours de mails plus tard, le devis est envoyé. »

Qui voyage avec Shanti Travel ?

la clientèle de Shanti Travel se compose principalement de Français, de Belges, de Suisses et, dans une moindre mesure, de Québécois. Mais il y a aussi une clientèle expatriée (majoritairement française) dans les grandes villes d’Asie.

Les attentes des uns et des autres ne sont pas les mêmes. Les Européens qui voyagent en Asie s’y rendent pour découvrir, pour explorer. Ils voyagent pendant deux, voire trois semaines et savent que leur périple sera fatigant, mais passionnant… Pour eux, Shanti organise plutôt des treks, des voyages à cheval, des voyages photos. Les expatriés, eux, cherchent surtout à se ressourcer, à se reposer, à passer du temps en famille et leurs séjours sont plus courts (de 4 à 10 jours).

Vintages Rides, agence associée à Shanti Travel, vise une clientèle anglo-saxonne (britannique et australienne) avec des itinéraires à moto, toute une flotte de mythiques Royal Enfields, en Inde, au Sri Lanka, en Mongolie, au Bhoutan, au Népal.

Des points faibles ?

« Finalement le fait de ne pas être en France », admet Alex Le Beuan. Certes, 25 % des voyageurs seulement se rendent en agence pour préparer leur voyage – tous les autres l’organisent sur Internet. Mais Shanti voudrait être plus présent sur les salons qui se tiennent en France. Et aussi, être plus proche de ses clients, organiser des événements avec les anciens voyageurs ou des projections de films autour des nouvelles destinations que propose l’agence.

Shanti Travel réfléchit aujourd’hui à avoir un représentant en France et prépare, pour les 10 ans des voyages… d’exception.

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L’Opéra relève le défi indien … de la pâtisserie

Une vraie boulangerie pâtisserie à Delhi… Combien d’expatriés français en rêvent ! La famille Samandari l’a fait, et ce en dépit des difficultés rencontrées en Inde. « Un défi magnifique » selon son président et co-fondateur, Kazem Samandari.

 Epicuria Landscape

Une préparation ultra minutieuse

Ingénieur polytechnicien, docteur en sociologie, avocate ou étudiant en école de commerce : aucun des membres de la famille Samandari n’avait le profil à fabriquer pâtisseries et viennoiseries. Ils sont pourtant à l’origine de L’Opéra, élégante chaîne de boulangerie-pâtisserie implantée à Delhi.

The L'Opéra Family

The L’Opéra Family

C’est avec le plus jeune fils de la tribu, Laurent, alors étudiant en école de commerce, que l’aventure prend forme. Au cours d’un stage à Delhi, il se rend compte qu’il est impossible de trouver en ville un croissant digne de ce nom.

Germe alors l’idée de lancer une chaîne de boulangerie pâtisserie haut de gamme. Toute la famille, dont une partie vit déjà en Inde, est mise à contribution : « Pendant un an et demi, nous avons préparé le projet de façon extrêmement systématique avec des études de marché en Inde, de matière première, de prix, de sensibilité des prix… Nous avons même engagé des chefs pâtissiers français qui sont venus plusieurs fois en Inde pour faire des essais à l’ambassade de France – qui nous a généreusement prêté ses cuisines », explique Kazem Samandari, co-fondateur et président du conseil d’administration.

Les équipements, commandés en France, arrivent en Inde en juillet 2010. Une fois rodés les détails de production, dès le mois de septembre, les baguettes commencent à être livrées. Les deux premiers comptoirs ouvrent en janvier 2011, et, deux mois plus tard, une première boutique ouvre ses portes. En quatre ans, la petite chaîne compte 10 boutiques réparties dans Delhi et Gurgaon, nouvelle ville adjacente et elle a désormais pignon sur rue.

Une recherche de l’excellence…

Elle commence en cuisine, avec la présence d’un chef français – « un must, explique Kazem Samandari, cela fait partie de notre politique  » –, qui travaille avec une main-d’œuvre locale. Le chef pâtissier, également chef de production, est un Indien formé en Australie. Les cuisines comptent 24 pâtissiers-boulangers : « Tous ont des niveaux très différents au départ, certains n’avaient même aucune expérience. Nous les formons directement. La formation est permanente chez nous. »

Pas question de se reposer sur ces premiers lauriers : tous les 18 mois, la chaîne fait venir pendant une semaine un chef  boulanger-pâtissier, membre du prestigieux et très fermé club des Meilleurs Ouvriers de France, pour s’assurer de la permanence de la qualité des produits et de la production, et pour donner de nouvelles idées.

« Si nous commençons à prendre des habitudes, à nous reposer sur ce qu’on fait, cela nous mène droit au déclin, insiste Kazem Samandari. Il nous faut toujours aller de l’avant, être innovant. Au cours des derniers mois, nous avons introduit près d’une quarantaine de nouveaux produits, parmi lesquels des lignes de biscuits dont certains sans œufs pour les végétariens, des confitures à base de produits locaux comme mangue-safran, fraise-poivre blanc… »

 

en dépit d’un environnement difficile

« Résoudre les problèmes locaux posés par l’eau, l’électricité, l’environnement, l’hygiène, les équipements, le transport des produits, les voitures, les emballages, etc., nous a pris un an et demi. » Chaque problème susceptible d’influencer la qualité ou la production des produits a été systématiquement identifié, documenté et résolu. Contre les pannes de courant, par exemple, le centre de production dispose de deux immenses générateurs de 600 kVA afin de pallier les coupures d’électricité. La pureté de l’eau, nécessaire à la confection du pain et des pâtisseries, est assurée par une petite station de traitement et d’épuration.

Le centre de production de L'Opéra

Le centre de production de L’Opéra

Les produits de base (beurre, chocolat, crème… importés de France et de Belgique) ont été minutieusement testés pour observer leurs réactions avec la farine australienne et indienne.

L’entreprise a organisé la chaîne d’approvisionnement en fonction des contraintes possibles (blocage de conteneurs dans les ports…) et dispose également de stocks de produits et de plusieurs sources d’approvisionnement.

« C’est un travail colossal. Notre succès est d’avoir su maîtriser ces éléments. Nous sommes loin de la haute technologie. C’est la résolution systématique de détails extrêmement importants qui permet à l’ensemble de réussir », souligne Kazem Samandari.

 

Des défis à la hauteur de l’Inde

Pour lui, l’Inde représentait « un défi magnifique. Et je savais que cela allait demander des investissements colossaux et une implication extraordinaire. Mais si on appliquait notre expérience et notre savoir-faire, je ne voyais pas pourquoi, avec beaucoup de travail et d’efforts, ça ne marcherait pas. J’étais fasciné par l’opportunité et la possibilité de faire quelque chose d’unique. »

Premier défi, selon le président de L’Opéra : « Éduquer le marché. Avant nous, il n’y avait pas de croissants au beurre dignes de ce nom, pas de macarons. » Comment s’éduque un marché aussi immense que Delhi, qui compte près de 16 millions d’habitants ?

À travers ses différentes clientèles :

  • la communauté expatriée, ravie de trouver des pains au chocolat et des pâtisseries d’excellente qualité (« J’ose dire que la qualité de nos croissants et de nos pâtisserie se place dans les 15-20 % les meilleurs de France »), qui représente 20 à 25 % du chiffre d’affaires.
  • Les global Indians, qui ont vécu à l’étranger et qui reviennent, soit pour des visites, soit pour s’établir de nouveau en Inde.
  • La classe moyenne et haute indienne, qui a voyagé et qui découvre ou retrouve avec bonheur ce type de produits ici.

« Quel est notre mérite ? Avoir su imposer et réaliser une discipline, une régularité, une permanence de la qualité tout à fait comparable à ce qu’on fait en Europe dans des conditions extrêmement difficiles en Inde. Cela demande un travail acharné et des investissements colossaux et cela demande encore toujours une surveillance et une attention journalière pour assurer cette qualité. »

L’Opéra travaille également en B2B avec des clients institutionnels : hôtels, institutions, restaurants – qui proposent des produits sous le nom de l’Opéra ou des produits exclusifs réalisés pour eux.

Aujourd’hui, la chaîne de boulangerie-pâtisserie, qui envoie déjà ses produits dans d’autres états de l’Inde, poursuit son développement :

  • en continuant son expansion sur la région du NCR, et, d’ici quelques années, vers d’autres villes et états de l’Inde ;
  • et en développant son activité B2B auprès des hôtels et des restaurants.

 

Quels conseils pour se lancer en Inde ?

Selon Kazem Samandari, plusieurs conditions sont nécessaires pour réussir :

  • avoir une bonne idée,
  • être passionné et persévérant,
  • se donner les moyens du projet,
  • être patient et travailler dur pour réaliser le projet.

« J’ai travaillé dans plus de 60 pays. L’Inde n’est pas trop différente du reste du monde. Partout, vous retrouvez la bureaucratie, les lois, les réglementations, les difficultés. Le dosage est seulement différent. En France, vous devez faire face aux charges, aux salaires des employés, à des marchés saturés, en Inde, à l’absence d’infrastructures, à la corruption et à une administration lourde. Il y aura toujours des défis. L’important est d’essayer de les surmonter les uns après les autres. »

 

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