Entreprendre au service des célibataires

Avant d’organiser des soirées pour les célibataires et les expatriés de Bombay, Reemma Dalal savait combien il peut être compliqué d’entreprendre en Inde. Elle a, pendant plusieurs années, aidé des entreprises françaises à s’implanter dans son pays, avant de sauter le pas et de devenir elle-même entrepreneur.

Aider les entreprises françaises à s’implanter

Remma Dalal cofondatrice des soirées pour célibataires

Remma Dalal cofondatrice des soirées pour célibataires

C’est lorsque j’étais étudiante à l’Alliance française que j’ai vu une annonce pour la mission économique du consulat français. J’ai postulé et pendant 6 ans, j’ai travaillé comme attachée sectorielle pour aider les sociétés françaises à s’implanter ou à entreprendre en Inde. Mon rôle consistait aussi bien à mettre en place des rencontres avec des sociétés indiennes et à superviser des événements qu’à rédiger des newsletters pour donner des infos sur le marché indien ou à organiser des rencontres avec des partenaires potentiels. Bref, il s’agissait de travailler concrètement à l’implantation de sociétés françaises parmi lesquelles… Chanel.

J’ai continué dans ce secteur pour la chambre de commerce indo-italienne, puis pour Option International, un agent qui accompagne les entreprises françaises en Inde en les aidant à trouver marchés et projets adaptés.

 

Les Français ne peuvent imaginer les problèmes en Inde…

Puis j’ai été embauchée par Muzeo, un client d’Option International, qui a décidé d’ouvrir un bureau en Inde.

Nous avons mené une douzaine de projets en Inde pendant 2 ans. Pourtant, même pour moi, ce n’était pas facile : les fournisseurs augmentaient les prix à chaque livraison. Nous devions sans cesse négocier avec eux. Les livraisons étaient toujours en retard. Les clients, principalement des hôtels, ne payaient jamais en temps et en heure. Je me rappelle que sur l’un des projets, le client n’a payé qu’au bout de 3 ans.

Les Français ont un marché très organisé. Ils ne peuvent imaginer le genre de problèmes auxquels ils risquent d’être confrontés en venant ici. Et il n’y a jamais moyen d’anticiper.

C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles Muzéo a fini par jeter l’éponge. Pourtant, c’est dommage qu’ils aient abandonné : l’entreprise avait des clients fidèles comme le Radisson, le Marriot. Elle avait su se construire une bonne réputation. C’est peut-être ce qu’il y a de plus difficile, en Inde : créer une image et inspirer confiance. Mais le CEO a estimé que le bureau n’était pas assez rentable et il l’a fermé. Nos clients n’ont pas compris : c’était précisément le moment où nous arrivions à avoir davantage de projets.

Une nouvelle offre pour les célibataires

Le saut vers l’entrepreneuriat s’est fait naturellement : je sortais beaucoup, notamment avec une amie, Jemma, qui est devenue mon associée. Nous nous sommes rendu compte, en discutant, qu’il n’y avait pas de soirées pour les célibataires âgés de 30 à 40 ans. Tout était fait pour les plus jeunes.

Jemma cofondatrice de Mix & Mingle au service des célibataires

Jemma cofondatrice de Mix & Mingle au service des célibataires

Alors nous avons organisé une première soirée, pour voir comment ça passait. C’était en juin 2013. Indiens et expatriés, 55 participants sont venus, âgés de 35 à 50 ans.

Ça nous a donné envie de continuer : avec Mix & Mingle, nous organisons deux fois par mois des soirées pour les 30-50 ans, mais aussi pour les plus de 50 ans (bon ça, nous avons arrêté : mais il n’y avait pas assez de monde et à chaque fois, les participants négociaient le prix d’entrée), pour les 25 à 35 ans et pour les moins de 20 ans. Chaque fois, nous avons 50 à 70 personnes. Nous avons un one-to-one dating service pour aider les plus timides à sortir de leur coin. Depuis le début de Mix & Mingle, 7-8 couples se sont formés, dont un (un couple de Français) grâce au one-to-one dating service.

L’idée est de rencontrer quelqu’un, mais aussi d’élargir son cercle d’amis. Nous accueillons surtout des cadres supérieurs, des entrepreneurs. Avant de l’inscrire aux soirées, nous rencontrons chaque nouveau participant. Avec les femmes, pas de problèmes, mais avec les hommes, il faut s’assurer que leurs intentions sont sérieuses.

Il ne s’agit pas d’aller contre les traditions, mais d’offrir aux jeunes un nouveau mode de rencontre. Cela a bien fonctionné : des journaux comme l’Hindustan Times, le Mumbai Mirror ou encore la presse féminine indienne ont parlé de nos soirées. Et chaque événement est annoncé sur les réseaux sociaux, comme Facebook, Meet Up ou Events Page.

Des soirées pour les expatriés

une soirée célibataires by Mix & Mingle

une soirée célibataires by Mix & Mingle

Nous organisons aussi, une fois par mois, des soirées à l’occasion d’événements comme St Patrick’s Day ou la Oktober Fest, ou des fêtes nationales pas vraiment connues en Inde. Y viennent autant d’expatriés que d’Indiens. On envoie une invitation aux consulats, aux chambres de commerce, aux associations d’expatriés. Et là aussi, nous avons pas mal de succès.

Quels conseils pour qui veut se lancer en Inde ?

Tout dépend du type de business. Je pense qu’avant tout, il faut faire attention avec qui on s’associe.

Pour monter un business, avoir un bon réseau est indispensable. Pour nous, en tout cas, c’est ce qui a marché. Il faut aussi trouver le bon comptable, celui qui sera capable de bien expliquer comment fonctionnent les taxes, ce qu’il faut faire. Chez Muzeo, le comptable n’était pas très bon. Celui de Mix & Mingle et Salt & Pepper est bien plus efficace.

Comme pour tous les business, il faut une vision à long terme et de la passion. Le marché indien est compliqué… mais avec beaucoup de patience, ça marche !

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